Psycofilia 11 (2)

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Deuxième post. (suite de récit)
16h59
Vous continuez votre route, pensant que le panneau désignait surement la prochaine ville.
11 km, ça fait quand même pas mal, vous espérez voir un autre panneau ou une bifurcation car si vous avez appris une chose depuis petit, c'est qu'il ne faut jamais revenir en arrière quand on est perdu.
En vous auto-félicitant de cette clairvoyance, vous accélérez, toujours sans aucun stress. Être au volant la nuit, ce n'est pas une première pour vous.
La fatigue vient, les yeux vous piquent.
Il n'est pas vraiment tard mais vous ressentez peu à peu des maux des têtes, la lumière de vos phrares sur la route noire agresse et fragilise votre vue. Vous oubliez de regarder votre montre.
Un air frais vient murmurer à votre oreille pendant que les arbres s'agitent. Il se met a pleuvoir.
En clignant des yeux pour soulager vos iris, vous voyez une autre panneau au loin, dans le même état que le précédant.
Vous êtes perplexe mais ne vous arrêtez pas. On dirai exactement le même panneau, la même branche sèche enroulée autour de son pied, le même bout droit rongé par la rouille.
Une chose à changé cependant. Il ne semble avoir qu'une seule chose d'inscrite, au centre du panneau en lettres tellement fines que vous plissez les yeux pour le déchiffrer.
"À 2 kilomètres"
Se pose maintenant une seule question. Avez vous roulé si longtemps ? S'agissait il du même endroit qu'indiquait le premier panneau?
Une chose est sûre, vous n'avez pas pu faire 9 km en si peu de temps. Débute un combat entre la partie de votre cerveau avide d'avoir des réponses et une autre qui veut juste que cela s'arrête, guidée par votre instinct.
17h23
Vous ne sembler le croire, mais vous apercevez une bifurcation au loin, devant laquelle trône un panneau blanc, comme si la route entière qu'elle déversait était une demeure.
En voulant que ça s'arrête, vous mettez moins de deux secondes à vous décider d'emprunter ce chemin, car celui qui est le votre depuis un temps qui a semblé interminable, vous ne le supportez plus. Cette petite route est comme une porte de sortie, mais vous ignorez toujours ou vous êtes.
Vous avancez prudemment vers le panneau, appréhendant son information et votre surprise est grande quand vous lisez:
"Il ne manque plus que vous"
Votre cerveau vous ordonne de rire. Vous riez. Vous riez car c'est une farce.
Une farce difficile à expliquer mais il ne peut pas en être autrement. Vos amis n'avaient visiblement pas envie de vous quitter si tôt, c'est votre anniversaire après tout.
Le bizutage est vraiment très réussi, qui plus est monnaie courante dans votre groupe d'amis et vous êtes toujours celui qui s'exécute sans broncher pour faire rire les autres. Vous n'avez pas peur, vous ne sursautez jamais quand une porte claque.
Rassuré, vous accélérez en cherchant les présences humaines qui ne devrait pas tarder à apparaitre et que vous aurez plaisir à reconnaitre.
Rien.
17h24
Soudain votre voiture s'arrête et vous entendez l'orage se calmer, il commence à faire froid.
Vous regardez autour de vous pour évaluer votre situation mais il vous en faut plus que ça pour vous effrayer. Le vent vient s'écraser contre vos vitres et vous croyez même entendre vos poignées de portières bouger.
En vous massant la nuque, vous redémarrez votre voiture.
( à suivre )

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