Psychofilia 11 (4)

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Quatrième post (suite et fin)
Où est tu passé?
Vous haïssez ce que vous ne pouvez pas comprendre, mais la haine n'a aucune chance contre l'angoisse que vous ressentez au moment présent. Vous retournez à votre poignée pour vous y acharner, vous essayez la poignée de droite.
Vous parvenez à l'actionner mais dès que vous ouvrez la portière, un coup à la tête vous oblige à rester à l'intérieur.
Le coup n'a fait aucun bruit comme venu de nulle part mais vous n'avez jamais ressenti ce genre de douleur, comme si le coup venait de l'intérieur de votre crâne. Vous sentez votre tête lourde entre vos mains avec lequelles vous la pressez, ce réflexe idiot qu'on a tous quand une migraine survient, comme si on avait peur qu'elle tombe.
Vous êtes encore sur le siège passager, la main toujours sur la poignée alors que vous entendez le moteur se mettre en route, la clé qui tourne dans la serrure est enveloppé par une ombre sombre.
Quelque chose à visiblement prit votre place de conducteur.
La voiture se met à rouler tandis que vous ne pouvez rien faire d'autre que fixer l'ombre, en pressant votre corps contre la portière droite pour en rester le plus loin possible.
Votre portable ne s'allume pas et votre montre indique toujours 17h24.
La voiture roule à toute vitesse, vous ne comprenez plus rien, vous tentez de rester lucide mais le chemin emprunté est tantôt en lignes droites, tantôt pleins de virages, la qualité du sol de la route semblant changer de temps à autres.
17h24, vous comptez une minute et regardez à votre nouveau votre montre. 17h24 .
La trotteuse continue inlassablement ses tours mais ne semble pas inciter les deux autres aiguilles à faire le moindre mouvement.
La voiture s'arrête brusquement, si bien que vous manquez de vous écraser contre la pare brise, mais, vissé sur votre siège, vous n'êtes que légèrement secoué.
L'intérieur se remplit alors d'un air irrespirable, une odeur de souffre épais et sombre qui vous prend à la gorge.
Vous sortez sans difficulté de votre voiture.
Vautré sur la sol rocailleux, votre ressentez l'envie de vomir et vous n'avez plus assez de forces pour le retenir.Vous vomissez votre gâteau d'anniversaire, mangé il y a quelques heures auparavant ainsi que la vodka issu d'un pari entre amis.
Le froid vous rappelle a l'ordre.
Vous vous levez et commencez à courir, les lampadaires de la routes sont allumés mais n'éclairent que le néant de l'espace ou vous vous trouvez. Vous courrez toujours jusqu'à tomber sur un jardin.
Mal entretenu et sec, il semble pourtant être jonché de plusieurs variétés de plantes et de fleurs.
Un jardin devait sans doute avoir sa maison et vous ne tardez pas à la remarquer, elle est là au bout ce jardin peu accueillant.
Sans réfléchir, vous vous y dirigez en surveillant vos arrières. La chose dans votre voiture vous suit toujours mais garde ses distances pour une raison qui vous échappe.
Vous découvrez une maison, bien mieux entretenue que le jardin mais le sentiment qui s'en dégage prouve qu'elle est sans doute abandonnée.
Aucun son, aucune lumière.
Vous ne savez pas si vous souhaitez y voir du monde, vous ne croyez plus à la farce amicale, vous croyez à un cauchemar, un cauchemar plus vrai que nature.
Vous frappez à la porte et voyez une lumière s'allumer dans l'entrée, quelqu'un s'empresse de vous ouvrir. Il semblait vous attendre.
"Il ne manque plus que vous"
Cette personne est vêtue d'un costume trois pièces neuf et d'un masque blanc, neutre. Ses cheveux sont longs, raides et son corps maigre, vous avez du mal à deviner le sexe de votre interlocuteur mais pensez que c'est un homme.
Vous lui lancez un regard interrogateur mélé d'angoisse par lequel il répond par un geste négatif de la tête.
" Je suis perdu" décidez vous de lui dire.
Il répète son geste. "Non".
"C'est une farce? " Il ne répond pas et se met de côté pour vous inviter à entrer.
Vous regardez une dernière fois derrière vous, l'ombre à disparue.
Donc vous entrez.
La demeure est immense, vous voyez des pièces tellement lointaines qu'a peine distinguables et de gros escaliers dans ce qui semble être un hall.
Ce qui avait l'air d'être le propriétaire vous observe. Vous avancez dans la pièce et il vous suit sans dire un mot.
Vous apercevez une table pleine de personnes, de toute âges en train de manger, prudemment vous vous avancez.
L'un d'entre eux sera surement moins étrange que cette personne masquée.
Vous avancez donc sûr de vous et au moment d'ouvrir la bouche pour saluer, vous apercevez quelqu'un que vous connaissez.
Vous l'appelez par son nom, il vous regarde une demi seconde et reporte son attention à son plat de pâtes. Les autres semblent aussi ne pas vous porter intérêt.
Vous en êtes maintenant persuadé, c'est un rêve, même si la sueur froide dans votre dos et le goût de vomi dans votre bouche semblent eux, bien réels.
L'hôte de la maison s'est placé derrière vous et vous fait sursauter quand vous vous retourniez pour le chercher du regard.
En l'observant à votre tour vous constatez une personne qui n'a l'air que d'une enveloppe vide en portant un masque. Un corps sans la moindre expression ni sentiment, seule une gestuelle prononcée aurait pu le rendre plus humain, et pourtant, même avec autant d'invités il ne dégnait pas montrer le moindre signe amical ou même compréhensif.
Sa voix sort du masque, le son à moitié dévoré par ce dernier.
"Bienvenue, vous êtes ici car nous vous avons choisi, vous êtes digne de confiance et votre esprit est ouvert aux éventualités"
Vous n'osez pas l'interrompre, attendant que cette personne suspecte sollicite une réponse. Il à récité sa phrase de manière robotique et machinale, semblant regarder à travers vous et sans avoir l'air d'attendre la moindre réponse ou réaction. Vous attendez, décidé à rester passif jusqu'à en savoir plus.
Enfin, il s'adresse à vous personnellement et distinctement.
"Veuillez vous asseoir, vous êtes le dernier et je peux enfin vous donner vos instructions"
Il se tait et attend, le corps raide et immobile.
Les pensées se bousculent dans votre tête, mais vous décidez de les mettre de côté, car votre corps tout entier vous supplie de vous reposer.
Vous vous asseyez près de votre ami qui ne semble toujours pas vous prêter le moindre intérêt, tout comme les autres, mais décidez d'attendre. Vous n'êtes pas du genre à insister pour que l'ont vous parle, et puis ces fameuses "instructions" apporteront surement des réponses à vos questions.
Vous n'avez plus peur car vous pensez être en plein rêve, vous êtes même surpris d'avoir autant autant d'imagination.
L'interlocuteur masqué commence à parler.
"Bienvenue à Psychofilia 11, ici personne n'est jugé, vous êtes ici car nous vous avons choisis..."
Vous écoutez docilement et sereinement, car après tout ce n'est qu'un rêve, rien ne peut vous arriver n'est ce pas? N'est ce pas?


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