GILLYWEED (NP2/2)

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Oscar est né dans une des plus grandes villes de Pologne, au sud du pays. Son père était un homme d'affaire anglais et lors de ses nombreux voyages en continent soviétique, il rencontra la mère du jeune garçon qui naquit très rapidement à Rzeszow même, une ville qui à l'époque était animée par un soulèvement politique dont la population avait bien l'habitude depuis de nombreuses années. La guerre, l'injustice et la discrimination de toute sorte.
Le pays se retrouvait ainsi souvent au cœur des conflits à cause d'alliances et de pots de vin, entre l'Europe et l'Asie , l'Europe épaulée par les Etats-Unis qui ne voulait "jamais rester à leur place" comme le disait Harry Snowdon, le père d'Oscar. Ainsi la catastrophe venue du Japon depuis maintenant trois ans ne fut ni plus ni moins qu'une révolte parmi tant d'autre, plongeant les parents dans l'angoisse et les rebelles qui martyrisaient ces derniers en les rendant responsables de tout leurs maux. L’intimidation se faisait de plus en plus forte, chaque enfant craignant de se retrouver un jour ou l'autre en position de faiblesse et les parents tentant de se rassurer en prenant des précautions vaines et tardives, mais de toute manière, personne ne serai tranquille avec cette histoire, du moins pas avant que cette affaire ne soit résolue.
"I always be there for you"- son père répétait sans cesse cette phrase à sa mère il ne pouvait pas savoir en quoi cette phrase était importante, et combien avait elle de sens, au moins cent fois plus que ce qu'Oscar imaginait. Il imaginait que ça voulais dire que son père ne les laisserai jamais et qu'il serait toujours là avec eux, mais visiblement ce dernier n'en avait pas la même définition.
Il était trop jeune pour comprendre la sienne, bien qu'encore aujourd'hui il peut mais ne veut vraiment pas la comprendre. Oscar se rappelait que son père partait tôt le matin, on a jamais su lui dire où, habillé en costard cravate, une blouse blanche dans un sac en plus de son attaché-case habituel, le jeune homme en avait vu d'autre comme ça pas très loin de chez eux et un jour il se réveilla plus tôt et entendit ses parents se disputer.
"-Tu sais très bien ce que ça signifie, ne te ment pas à toi même, d'accord?
- Non, je refuse de la croire, c'est peu être quelques chose q'il s'est fait dehors, égratignure?
- Il faut que j'aille faire analyser ça Emily et tu le sais, et ne parle de ça à personne."

1.
Quelques jours plus tard après avoir dormi il ne savait combien d'heures d'affilé, Oscar se réveilla dans un environnement étranger, cela ressemblait à une structure pour enfant, mais le genre d'aire qu'il y a dans les hôpitaux. Ces gens semblaient s'être donné un mal fou à ce que cette pièce ressemble à une banale garderie mais quelques détails trahissaient l'anormalité du lieu et la possible anormalité des enfants qui s'y trouvaient. Entre les jeux et les chevaux à bascule, les lits bien rangés et perpendiculaire aux draps d'un blanc immaculé et dedans, des enfants d'âge quelques peu différent. Certains dormaient paisiblement comme si ils avaient toujours été dans ce lit et d'autres plus agités grimaçaient par moment, lejs yeux toujours fermés avec des perfusions planté dans les bras et la tête. Le garçon semblait être le seul réveillé, il se leva et examina la pièce dans tout les coins, il s'aperçu vite des caméras aux quatre coins de la pièce, leur œil électronique braqué sur lui.
Soudain une sonnerie retentît, légère et agréable comme une petite mélodie, certains enfants se retournèrent dans leur sommeil.

Une femme entra. En blouse blanche, elle avança vers Oscar en essayant de cacher son appréhension par un sourire forcé et faussement compatissant.
"-Bonjour Oscar
-Bonjour, ou sont mes parents? demanda t-il poliment, sans se douter d'où il avait atterri.
-Au travail, on va te garder aujourd'hui, c'est une sorte de garderie et...
-Je suis malade?"

La femme eût un temps d'hésitation avant de lui répondre un "Non" de la tête peu convaincant.
[...]



2.
Les vêtements d'Oscar étaient trempés, heureusement il avait pris l'habitude de ne porter que les choses légères, même en hiver pour ne pas avoir un poids supplémentaire lors de l'immersion, surtout qu'elle était le plus souvent précipitée et pas vraiment réfléchie.
Un de ses ami, un des seul qui avait eu le courage de supporter le comportement lunatique du jeune garçon depuis tant d'années à Fushigi, le regardait faire et l'attendait sur la rive sans dire un mot. Allumant une cigarette, il attendait que son camarade revienne. Oscar aimait cet ami, sa compagnie, mais il ne voulait pas lui avouer, lui qui avait mit tant de temps à prendre ses marques, iln'avait réussi à se faire que peu d'amis dans cet établissement et craignait toujours qu'on lui enlève les personnes pour qui il pouvait avoir de l'affection, c'est pourquoi il se tenait toujours distant des autres, même si il était un très bon élève.

"-Oscar!"
Cette voix semblait si lointaine. Il n'était pas encore arrivé dans profondeurs du lac que les bruits extérieurs semblaient s’étouffer de plus en plus, comme si c'étaient eux qui s'enfonçaient et mourraient dans les ténèbres, de plus en plus inaccessibles. Le jeune homme s'étira. Il aimait être ici, plus que tout au monde, cela le réconfortait et l'attristait en même temps. Pourquoi cette substance, ces substances chimiques si lointaines de celles qui composent son corps semblaient être les seules à être dignes de confiance, compréhensibles et compréhensives? Pourquoi était-ce ci difficile de se sentir membre d'une espèce si supérieure quand on ne se sent pas à sa place, et que le reste du monde ne semble pas non plus favorable à lui en donner une?

Il porta lourdement sa main sur son cou comme quelqu'un qui se retrouve subitement en manque d'oxygène et resta dans cette position plusieurs secondes, puis la main en question se fit plus détendue et ses doigts allèrent courir sur le côté à la recherche de quelque chose de particulier. Quand ils trouvèrent ce qu'ils cherchaient, Oscar fit une grimace. C'était bien vrai.
Le bout de son index rencontra quelque chose ressemblant à une plaie béante, aux rebords rugueux et inégaux, il semblait y en avoir deux, non, trois, et les doigts fins du jeune homme semblaient comme attiré par la pression que faisait l'eau en pénétrant et en ressortant de ces plaies. Il étira les doigts de sa main libre, comme pour déchirer la membrane fine et translucide qui les reliait. Le garçon avait pendant pas mal de temps cru que si il les déchirait il redeviendrai normal, mais avait constaté avec désarroi qu'elles repoussaient.
Il ferma les yeux, la bouche semi ouverte et se laissa aller à une bataille interminable, son corps d'humain attiré par la surface et celui de l'être sous-marin qui ne trouvait pas meilleur endroit que celui où il se trouvait.


3. "Le métamorphe est généralement un être ayant la capacité de modifier son apparence physique"
Et voilà, c'est une capacité et vous devez en être fiers !
Mais n'ai je pas lu que même si ces capacités, ces particularités quelles qu'elles soient n'étaient pas une bonne chose et bénéfiques pour autrui, nous devions en être fiers, car en le rejetant, on à vite fait de se détruire?
Ces pensées hantaient toujours Oscar, depuis les années passées dans cet établissement. Ses parents ne s'étaient jamais autant souciés de lui depuis le moment ou il y avait été placé, comble de l'ironie, moins il le voyaient et plus ils montraient de l'affection pour lui, faisait parvenir lettres et colis remplis de photos, qui étaient pour les dernières années autorisés.
Il regardait souvent ces photos, se demandant quelle aurai été sa vie si rien de tout cet incident n'était pas arrivé, "je ne serai surement pas le même, peut-être quelqu'un de meilleur qui sait?"
Peut-être quelqu'un de pire.

Il vit son camarade de chambre rentrer dans la pièce, un objet cubique rouge dans la main.
"-On m'a dit que ça pourrait m'aider à contrôler mon pouvoir, s'écria le jeune homme en question, visiblement très excité de sa nouvelle acquisition.
Oscar n'en avait vraiment que faire, il se fichait de lui demander comment l'objet fonctionnait et il hésita un moment entre se forcer à lui porter de l’intérêt, ou d'attendre de voir si son camarade n'allait pas pouvoir garder sa langue.
-C'est super, trancha t-il en affichant le sourire le plus amical qu'il avait en réserve.
Le jeune homme en face de lui fit léviter le petit cube jusqu'à Oscar qui le suivit des yeux.
-Ah..
-En fait il est vachement lourd, et je doit lui faire faire des figures.
-Attention à ne blesser personne avec ça, acquiesça Oscar en se laissant glisser hors du lit.
-T’inquiète !
- J'ai de quoi, cette nuit met le dans une boite, j'ai pas envie de me faire fracasser le crâne dans mon sommeil."

Il sortit de la pièce et traversa lentement le long couloir qui menait à l'une des nombreuses salles à manger de l'aile Nord.
Oscar était un jeune homme qui semblait combattre à chaque instant l'envie de s'enfuir tant les personnes présentes, dans chaque pièce par laquelle il passait semblait l’indifférer, il n'avait d’intérêt que pour un groupe de personnes, les scientifiques. Son père en avait fait parti et leur travail le fascinait. Le jeune homme était conscient qu'il faisait parti des "cas" à étudier mais il préférait avoir cet avis objectif, extérieur et assez froid que ces hommes dégageaient, le savoir pour le savoir car ils avaient bel et bien abandonnés l'idée de guérison, du moins c'est ce qu'ils arrivaient à faire croire. Apprendre et connaitre c'était merveilleux, mieux que ça, loin de l’égoïsme de savoir ce qui arrive à notre petite personne et de par ce fait, nous éloigne du désespoir.

4.
"-J'ai oublié mon livre! s'écria t-elle d'un air faussement paniqué.
Il leva les yeux au ciel et lui indiqua d'un signe de tête le meuble derrière lui. La jeune fille semblait déçue et avança lourdement vers le bureau. Oscar la regarda d'un air sévère déambuler entre les tables et s'approcher de plus en plus, arrivé à son niveau elle lui adressa un sourire franc et alla prendre ce qu'elle était venu chercher.
-Maintenant que même mademoiselle Wang est prête, on va pouvoir commencer", dit-il en effectuant son regard circulaire habituel pour évaluer qui avait bien daigné se rendre à son cours.

L'heure se déroula sans grand encombre malgré les habituels petits malins qui jugeaient toujours bon de faire étalage de leurs pouvoirs dans n'importe quelles circonstances.
[...]
Oscar resta seul dans cette grande salle et alluma une cigarette. Il pinça fortement ses lèvres en respirant si vite que la fumée jailli par jet de ses narines.Quelle maturité, avait il été aussi idiot à cette il y a quelques années, dernière ses petites tables soigneusement alignées? A hésiter entre cacher ce qu'il savait faire, avoir honte ou s'en vanter, était-ce vraiment les deux seuls choix possibles?
On lui avait apprit à en être fier, mais depuis des années on les confinaient encore ici, à l'abris de cette population toujours plus radicale et régressive qui s'était de plus en plus propagée. Les gens n'étaient plus surpris mais ce n'est pas pour ça qu'ils les appréciaient, malgré le fait que des personnes "normales", en particulier le personnels les rassurent. Ils essayaient avec ses collègues de rendre l'activité dans ce lieu le plus loin possible de l'idée qu'ils étaient des rats de laboratoires, observéps et surveillés malgré le souhait sincère d'éducation et de développement du pays nippon.
Depuis qu'il avait compris ça, Oscar avait cessé d'être en colère pour ce qu'il se passait, en colère pour cette faute d’inattention que plusieurs milliers de personnes innocentes payent et payeraient pendant toute leur vie, ce fameux stade qu'on appelle la "Résignation", et il avait hâte d'arriver au bout de cette échelle de sentiments. Malgré son apaisement considérable traduit par une certaine générosité insoupçonnée, personne ne pouvait dire si Oscar Snowdon avait accepté ce poste de professeur pour aider ces jeunes dont il avait un jour fait parti ou s'il était tout simplement incapable de quitter cet endroit.

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